
C’est le 1er août, jour de la réouverture du Plaza Athénée (que j’ai visité également récemment et dont je vous parlerai bientôt) qu’a ouvert le dernier né des palaces parisiens, l’hôtel The Peninsula Paris, promettant alors de révolutionner l’hôtellerie parisienne et de rendre obsolète un grand nombre de ses concurrents. Je l’ai visité pour vous à la fin du mois dernier.
C’est par l’Avenue des Portugais que j’ai accédé à l’établissement, là où se font les arrivées en voitures et où se trouve la terrasse Kleber. L’entrée est indéniablement majestueuse, grandiose et le gigantisme de l’établissement peut difficilement passer inaperçu… Difficile en revanche de comprendre qu’il faille, après avoir « traversé » la terrasse Kleber, passer par « Le Lobby » là où se déroulent notamment les tea times, pour accéder à l’établissement. Alors que j’avais prévu d’y faire une petite halte sucrée, le fait que toute personne qui entre dans l’hôtel passe par là (à moins sinon de passer par l’autre entrée Avenue Kléber) et procure au lieu un caractère impersonnel manquant étonnamment d’intimité et de chaleur pour un tel lieu, m’en a dissuadée.

L’hôtel The Peninsula Paris fait également une large place à l’art avec une collection unique d’œuvres d’art contemporain .
La collection, proposée par la Sabrina Fung Fine Art d’Hong Kong, tient son inspiration d’éléments comme la nature, combinée à l’interprétation des contradictions et questionnements de l’Homme, avec notamment les sculptures de Ben Jakober, Xavier Corberó, Nathalie Decoster, des peintures de José Pedro Croft, Michel Alexis, des œuvres de cristal de Ran Hwang et bien davantage.
Les chambres sont particulièrement spacieuses, dotées des dernières technologies (jusqu’aux sèche-ongles), de grands dressings, de vues sur l’Arc de Triomphe pour certaines. L’ensemble des chambres et des suites spacieuses de l’hôtel sont décorées d’œuvres d’art et équipées d’un éclairage d’ambiance et du meilleur de la technologie grâce à des tablettes numériques interactives de chevet et bureau personnalisées et disponibles dans onze langues. Tout est contrôlable et accessible en un seul clic.
Au seul contact d’un bouton sur cette tablette, l’hôte peut contrôler chaque aspect de son séjour, depuis la domotique de sa chambre, la commande du service d’étage, les informations sur les attractions en ville, ou le contact téléphonique du concierge.
De belles chambres qui plairont aux amateurs de modernité. C’est aussi ce que je leur reprocherais, aussi belles soient-elles, de manquer de personnalité et d’âme.
Les salles de bain, particulièrement spacieuses également, sont pourvues de larges baignoires, de douches pluie séparées, de doubles vasques, et de télévisions encastrées pour un confort maximal avec, en prime, des produits d’accueil signés Oscar de la Renta.
Les suites
L’hôtel The Peninsula Paris propose 45 suites luxueuses, comprenant trois suites thématiques de conception unique : une suite « historique », dotée d’une splendide décoration d’époque, ainsi que deux suites synonymes de luxe et grandeur ultime, la Suite Katara et la Suite Peninsula. Cinq suites immenses offrent une vue spectaculaire de leur jardin privatif sur les toits de la capitale. Ayant eu le plaisir de visiter l’une d’elles, je certifie le caractère unique et à couper le souffle de la vue. Un incontestable atout.
Restaurants
The Peninsula Paris vous propose également six espaces de restauration. Je vous déconseillerais « Le Lobby » , espace de passage qui sied peu à la tranquillité. Vous pourrez cependant également profiter de « la Terrasse Kléber » et de sa verrière futuriste, du « Bar Kléber », du « Cigar Lounge ». J’avoue avoir été davantage charmée par « L’Oiseau blanc » au luxe plus discret et d’autant plus chaleureux et surtout pour sa vue imprenable sur la Tour Eiffel. Un lieu à la fois hors du temps et ancré dans son époque, et qui vous donnera la sensation d’être au cœur de Paris et de surplomber la ville. Un autre grand atout de l’hôtel.
La terrasse panoramique de «L’Oiseau Blanc » offre ainsi une vue 360° sans égal sur tout Paris.
Enfin, le restaurant « LiLi » (au décor propice à l’évasion, évoquant l’opéra chinois et occidental) vous propose, quant à lui, une cuisine cantonaise traditionnelle.
Le spa
The Peninsula Spa possède un espace dédié de 1 800 mètres carrés, là encore une rareté à Paris qui contribue au caractère exceptionnel du lieu avec, notamment une splendide piscine couverte de 22 mètres qui incite particulièrement à la relaxation.
Conclusion:
Un lieu d’un gigantisme et d’une modernité indéniables avec des atouts incontestables: emplacement en plein cœur de Paris, magnifique spa, restaurants dont l’Oiseau blanc et sa vue à couper le souffle, boutiques … mais à ceux qui cherchent un établissement singulier qui sait concilier modernité et Histoire, luxe et supplément d’âme, je recommanderais davantage le George V et Le Bristol.
Et pour en savoir plus:
Histoire de la restauration de l’établissement
La façade du bâtiment ayant fortement été endommagée à travers les années, un spécialiste des monuments historiques a été appelé à l’aide pour rendre toute sa gloire d’origine au bâtiment.
Hérité des bâtisseurs de cathédrales du Moyen-âge, le savoir-faire de Degaine, entreprise créée en 1899, est à présent au service du patrimoine historique, qu’il soit public ou privé. Les équipes de Degaine utilisent des techniques à la fois modernes et ancestrales pour redonner vie aux bâtiments anciens, en inscrivant leurs gestes dans la continuité de leurs aînés.
Leur contribution à l’hôtel The Peninsula Paris fut colossale. En période de pointe du chantier, ce sont 40 compagnons dédiés à la pierre qui ont mis en œuvre leurs savoir-faire les plus pointus pour rendre aux 10 000m2 de surface de façades leur éclat d’antan. Là où cela était possible, des réparations ont été entreprises, sculptant et retaillant entièrement les portions manquantes à la main. Dans les sections trop endommagées pour être réparées, la zone entière a été remplacée par une pierre neuve, re-sculptée pour en reproduire le motif originel, et ne s’aidant uniquement d’illustrations d’époque. Chaque cascade de fleurs a monopolisé un artisan à elle seule, demandant un travail minutieux de trois semaines, et de douze heures de travail pour un simple motif en forme de ruban.
Le travail de Degaine peut également être apprécié dans les cours intérieures de l’hôtel, où un traitement particulier a été mis en œuvre. Deux des quatre tourelles originelles furent entièrement déconstruites pour être remontées à l’identique, neuves et faites de la même pierre que celles d’origine, par les tailleurs de pierre de la compagnie. Leur nouvelle disposition ajoute désormais non seulement un aspect symétrique au lieu, mais aussi de l’harmonie et du rythme à la cour.
Outre la décoration intérieure, réalisée sous l’égide d’Henry Leung (« Chhada Siembieda & Associates Ltd »), la restauration de l’édifice, confiée à Richard Martinet (« Affine architecture & interior design »), en collaboration avec des maîtres artisans français de renom, a été menée dans le respect d’un savoir-faire et de traditions ancestrales, dans un souci de préservation du patrimoine et d’authenticité du lieu.
C’est dans ce même dessein, auquel on ajoutera celui de redonner toute son âme à l’établissement, ou celui de mettre en valeur les incroyables volumes des chambres et des parties communes, que les éléments abîmés ou complètement disparus ont été recréés. Disposant uniquement d’images d’archives, les équipes de restauration ont dû effectuer de longues recherches afin de reproduire le plus fidèlement possible les éléments datant de 1908, et ainsi redonner toute sa gloire au lieu.
Marbre, stuc, mosaïque, plafond, carreaux muraux, bois sculptés, pierre de taille, dorure à la feuille d’or, peintures, et toute une myriade d’autres éléments ont été préservés avec le plus grand soin. Egalement restaurés avec rigueur par des entreprises françaises, chacune référence ultime en son domaine et exerçant en famille depuis des générations, ces éléments ont bénéficié des même talents qui ont officié sur des projets tels que Le Musée du Louvre et le Château de Versailles.
On nommera à titre d’illustration les deux fresques du Cigar Lounge, représentant la musique et la science pour l’une, la géographie pour l’autre. Ce n’est autre que Cinzia Pasquali, celle qui a dans sa carrière œuvré sur des œuvres de Léonard de Vinci au Musée du Louvre et des toiles du Château de Versailles, qui s’est chargée de leur restauration. Les peintures étaient recouvertes d’une teinte blanche, qu’il a fallu nettoyer et faire disparaître en non moins de trois mois. Il a fallu ensuite deux semaines et d’énormes précautions pour ôter les peintures des murs, et six mois pour les restaurer entièrement et enfin les replacer.
Dans Le Lobby et Le Bar, ce sont 1000 pièces de bois qui ont été ôtées de la structure originelle pour être restaurées et remises en place. Pour ce faire les experts en rénovation de bois, les Ateliers Francelli, une petite entreprise familiale datant de trois générations et comprenant uniquement 12 employés, ont numéroté et classé chaque pièce de bois, individuellement. Elles ont ensuite été déposées, réparées, restaurées, et replacées.
N’omettons pas les 20 000 pièces de feuilles d’or, chacune d’entre elles mesurant 8cm x 8cm, qui ont été utilisées pour la restauration de l’hôtel The Peninsula Paris. A titre de référence, 550 000 de ces pièces ont été utilisées pour la restauration du Dôme des Invalides. Les doreurs des Ateliers Gohard, une autre entreprise familiale tri générationnelle de 20 employés, s’est chargée des réparations, et ceci de la dorure à la feuille d’or à la peinture à la main. Leurs précédents chantiers n’incluent en France autres que le Dôme des Invalides et le Château de Versailles, et aux Etats Unis la Corcoran Gallery of Art de Washington, ainsi que la flamme de la Statue de la Liberté
Le palace fut démoli après la mort de la reine en 1906 pour y construire un bâtiment encore plus grandiose. C’est ainsi que vit le jour, en 1908, le grand hôtel imaginé de longue date par l’entrepreneur Léonard Tauber. A la fois innovant dans sa structure et majestueux dans son apparence, l’hôtel fut également parmi les premiers bâtiments Parisiens à être conçus en béton renforcé. Ceci eut pour effet de créer les vastes volumes qui devinrent ensuite caractéristiques de l’époque, et qui contribuèrent à conférer à l’hôtel son statut de référence en termes de beauté architecturale, de glamour et de reconnaissance pour les évènements qui y furent organisés.
Après la Première Guerre Mondiale et quelques travaux de réhabilitation, l’hôtel ouvrit de nouveau ses portes et reprit ses lettres de noblesse, de style et de glamour en accueillant notamment le dîner qui fut ensuite cité par tous comme « le plus grandiose des dîners de tous les temps ». Il eut lieu en 1922 et fut organisé par Sydney et Violet Schiff, qui reçurent ce soir-là Igor Stravinsky, Sergei Diaghilev, Pablo Picasso, Marcel Proust et James Joyce. Quelques années plus tard, en 1928, c’est aussi en ce lieu mythique que George Gershwin écrivit son œuvre symphonique « Un Américain à Paris ».
Adresse |
The Peninsula Paris 19 avenue Kléber Paris, France, 75116 Avenue des Portugais 75116 PARIS |
Téléphone | +33 1 5812 2888 |
ppr@peninsula.com | |
Distance de l’aéroport | 17.4 km / 10.8 miles |
décembre 1, 2015 à 2:00
Bonjour,
Je ne suis pas d’accord sur l’entrée. Même si l’entrée avenue Kléber est plus impressionnante cela reste néanmoins l’entré du restaurant/cafe/bar et non de l’hôtel. Quand les clients arrivent pour le check in ils entrent tous par l’avenue des portugais.
Personnellement je pense qu’il leur reste encore quelques ajustements à faire au niveau de la qualité du services. Il y a un manque de communication entre les services qui entraîne parfois des ratés inadmissible dans un établissement de ce standing.
J’aimeJ’aime
janvier 8, 2016 à 5:31
L’entrée côté Kleber n’est certes pas l’entrée principale mais un lieu de passage très impersonnel à mon goût.
J’aimeJ’aime