
Après la visite du Shangri-la, changement d’arrondissement, de style et de décor pour découvrir le 123 Sébastopol, un hôtel sur le thème du cinéma…que je ne pouvais bien entendu pas ne pas visiter, moi qui suit toujours et aussi « in the mood for cinema ». Il y eut feu le restaurant « Les Cinoches », il faudra donc désormais compter avec le 123 Sébastopol comme lieu incontournable de la capitale pour les amoureux de cinéma.
Ce 4 étoiles est situé, comme son nom l’indique, au 123 Boulevard Sébastopol, dans le 2ème arrondissement de Paris, face au théâtre de la Gaîté Lyrique. Il appartient au groupe Astotel, fondé par les frères Cachan en 1971 et qui le détiennent toujours. 63 chambres dont 10 communicantes et 10 transformables en appartement composent cet hôtel de taille raisonnable.
La réhabilitation, l’architecture intérieure et le design sont signés Philippe Maidenberg avec « la complicité de » Jean-Paul Belmondo, Claude Lelouch, Danièle Thompson, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Elsa Zylberstein et Ennio Morricone qui ont chacun leur étage imprégné de leurs univers.
Dès l’entrée, avec les moulages des mains des artistes (ou du poing pour Belmondo), avec une machine à pop corn à la réception dont le desk ressemble à une grande enseigne de salle américaine rétro éclairée, avec un patchwork d’écrans diffusant des extraits de leurs films (par lequel je me suis rapidement laissée hypnotiser !) ou encore des photos et une biographie des célèbres complices de la décoration, vous serez rapidement plongés dans l’ambiance cinématographique des lieux. De là, vous apercevrez la verrière éclairée en grande partie par la lumière naturelle qui sert de bar et de salle de petit-déjeuner. Vous y verrez aussi le fauteuil « The Director » créé par Philippe Maidenberg en hommage à Lelouch et fabriqué et diffusé chez Silvera. De la (petite) cour intérieure, vous verrez que les propriétaires des lieux ont pensé à tout, même à redécorer et « coloriser » le mur d’en face pour que la paysage soit plus agréable.
Place ensuite à la découverte des chambres construites comme des loges, avec un étage par « complice ».
Nous commençons par le 6ème avec Jean-Paul Belmondo. Si j’aime beaucoup l’acteur, en revanche ces chambres (en tout cas celles que j’ai visités) sont trop imprégnés du thème de la boxe à mon goût (sur demande de Jean-Paul Belmondo qui, quand on lui a demandé ce qu’il souhaitait comme univers a parait-il cité d’abord la boxe et le théâtre et le cinéma seulement en 3ème position). Le cinéma est néanmoins présent, notamment par de larges rideaux en velours rouge foncé qui encadrent de larges baies vitrées et qui sont ornés d’une Palme brodée au fil d’or, rappelant la palme d’honneur reçue par l’acteur en 2011 (vous trouverez d’ailleurs mon récit de cette inoubliable soirée à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister, ici.)
A l’étage inférieur, en toute logique, vous trouverez un réalisateur que Jean-Paul Belmondo connait bien pour qui il fut notamment un inoubliable « enfant gâté », Claude Lelouch. Vous trouverez notamment un tableau de pellicules authentiques de films du réalisateur ou des images inoubliables de ses films comme « La bonne année » avec Ventura et Fabian. Lelouch a choisi le mot clé « Action » comme point central et, bien entendu, ça et là quelques phrases comme il les affectionne comme « Je pense qu’on a toute notre vie le même âge, même si le physique nous fait de temps en temps la gueule ». Ces chambres sont aussi très imprégnées du thème de la course automobile, une autre de ses passions (comment oublier son célèbre court-métrage « C’était un rendez-vous » !).
Au 4ème étage, vous irez à la rencontre de Danièle Thompson, avec des couleurs vives, un patchwork de photographie de ses films. Dans ces chambres, le mobilier est design et coloré. Vous y trouverez notamment des chaises provenant du décor de son dernier film et dans toutes les chambres des copies de documents personnels et même une pile de scénari contenue dans les chevets cubes en verre. A déconseiller à ceux qui sont « allergiques » à son univers, les images de ses films étant très présentes. A recommander à ses aficionados.
A l’étage inférieur, qui est mon préféré, vous trouverez des chambres dans l’univers d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, à l’ambiance plus tamisée, avec notamment des rideaux en velours rouge et or évoquant le théâtre, et des objets légendaires de leurs films comme une cravate et la moustache du chef d’oeuvre «Le Goût des autres », le foulard d’un autre chef d’oeuvre « On connaît la chanson ». Plus élégantes et discrètes, ces chambres correspondent parfaitement à l’univers Jaoui/Bacri.
En-dessous, à nouveau, changement d’univers avec Elsa Zylberstein. La présence du septième art y est encore plus discrète. Hymnes à la féminité, ces chambres sont composées de tons doux, gris et roses, influencées par le monde de la danse (évoqué par une barre d’entraînement) avec quand même une présence discrète du cinéma, notamment à travers les portraits de Gena Rowlands et John Cassavetes. « Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse ». Je vous laisse méditer cette phrase de l’actrice qui a inspiré ces chambres, de petites bonbonnières.
Enfin, vous trouverez les chambres inspirées par Ennio Morricone. Vous pourrez ainsi notamment admirer une partition originale manuscrite et profiter d’un écran diffusant un de ses concerts à écouter avec le casque mis à disposition. Des caisses de batterie en guise de tables de chevet aux couleurs noir et blanc des touches du piano, l’univers lorgne clairement davantage vers la musique que vers le cinéma.
Le sous-sol est dédié aux projections (avec notamment une salle de projections « Gérard Oury » et même un programme de séances pour les clients de l’hôtel), aux séminaires et au fitness. Vous y trouverez ping pong, billard, espace détente.
Vous pourrez enfin profiter du bar avec la carte de Mei Ho qui, tous les mois, s’inspire de films pour une carte renouvelée de cocktails de créations originales. Une fois par mois, le bar s’animera autour d’un évènement.
Une collation gratuite est proposée aux clients de l’hôtel, l’après-midi.
Vous pourrez également profiter d’un brunch le dimanche de 11H30 à 16H avec animation pour les enfants.
J’ai été charmée par l’aspect singulier, ludique même, de l’établissement qui se parcourt presque comme un musée avec plein d’objets sur le cinéma qui en parsèment le décor, avec parfois de jolis « dons » faits par les complices à l’établissement. Les univers très différents des chambres proposées devraient permettre de satisfaire tout le monde. Certains très marqués, donnent presque l’impression qu’elles sont habitées, mais vous pourrez choisir vous-mêmes à la réception sur un écran sur lequel défilent les différents choix de chambres. Pour ma part, je vous recommanderais celles consacrées à Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, de chaleureux cocons tamisés qui évoquent l’atmosphère réconfortante des théâtres. Celles consacrées à Jean-Paul Belmondo sont les plus marquées, mais jouissent d’une très belle vue, très lumineuse. Les chambres sont particulièrement calmes, bien que situées en plein cœur de Paris, un excellent point. Des produits Nuxe (une nouveauté louable en hôtellerie pour moi qui en suis inconditionnelle) sont normalement offerts dans la salle de bain (seulement dans les suites consacrées à Morricone lors de ma visite, pour rupture de stock, m’a-t-on dit).
Parmi les bémols : des salles de bain trop petites, des couloirs étroits à la décoration uniforme et trop marquée à mon goût (mais qui ne sera peut-être pas le vôtre), l’absence de SPA (que ne permettait pas les lieux), une réception originale mais un peu froide, et la terrasse de la chambre Morriconne au rez-de-chaussée que seules des plantes sépare de la terrasse «de l’hôtel, de quoi limiter l’intimité. N’en demeure pas moins un établissement qui se distingue par son originalité indéniable et que je vous recommande si vous cherchez un point d’ancrage dans le quartier…et si vous voulez plonger « in the mood for cinema ».
Les tarifs des chambres vont de 280 euros (premium ) à 1000 euros (appartement). Après coup de fil à l’établissement, ce 22 novembre 2013 , et en demandant si c’était ce qu’on pouvait me proposer de mieux comme tarif, on m’a proposé une « offre spécifique via internet » à 260 euros avec petits déjeuners inclus. N’oubliez pas de demander le style de chambre que vous préférez. Vous y trouverez climatisation, wifi gratuit, coffre-fort, mini bar, peignoir, sèche-cheveux, machines à expresso (dans les chambres supérieures et deluxe), room service à disposition.
Hôtel 123 Sébastopol ****
123 Boulevard Sébastopol, Paris 2ème
0140396123
Attention: cet hôtel a été visité par la rédaction mais n’a pas été testé en séjour.
juin 23, 2014
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