
12 juillet 2018. La date est à marquer d’une pierre blanche. Elle était tant attendue cette réouverture du Lutetia, le mythique établissement germanopratin ainsi nommé en honneur aux origines romaines de la capitale ( dont il adopta même la devise « Fluctuat nec mergitur » qui signifie « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas »), une ouverture attendue par moi en tout cas ! Ainsi, à chaque fois que je passais devant (très souvent), je ne pouvais m’empêcher de me tourner vers l’imposant et majestueux édifice avec l’espoir, enfin, de pouvoir à nouveau en franchir le seuil. Il a donc fallu attendre quatre ans et ce fameux 12 juillet 2018. Quatre années de travaux pharaoniques. Il fallait bien ça pour ce symbole de la rive gauche, son seul palace aussi (il n’a pas encore l’appellation officielle mais je lui souhaite et il peut indéniablement y prétendre d’autant plus qu’il vient de rejoindre les prestigieux et exigeants Leading Hotels of The World), quintessence de l’âme germanopratine. Dans le passionnant livre de Pierre Assouline qui lui est consacré (ma critique en bonus en bas de cet article), nous y croisions Matisse, Joyce et son secrétaire Samuel Beckett ou encore André Gide ou Albert Cohen qui y écrivit le sublime Belle du Seigneur, son chef-d’œuvre. Charles et Yvonne de Gaulle y passèrent leur nuit de noces le 7 avril 1921. Les célébrités y ont aussi souvent élu domicile, de Joséphine Baker, à, bien plus tard, Serge Gainsbourg, Isabelle Huppert, David Lynch, Catherine Deneuve, Gérard Depardieu… Quant au cinéma, il y est aussi à l’honneur puisqu’il servit de décor à des films comme Le parfum d’Yvonne de Patrice Leconte et La Chambre de Cédric Klapisch. Avec cette rénovation, qui lui procure une allure si cinégénique, il ne fait aucun doute que d’autres tournages y auront lieu…C’est à ces histoires qui ont souvent constitué et croisé la grande que je pense toujours en allant au Lutetia, celui d’hier et celui d’aujourd’hui. C’est par une journée de cette fin juillet, écrasée de chaleur, que j’ai eu le plaisir de redécouvrir le Lutetia, cette canicule extérieure ayant encore davantage exacerbé l’impression de sérénité, de fraîcheur et de bien-être qui se dégage des lieux.
Avant de vous parler des rénovations, pour ceux qui ne connaîtraient pas l’emblématique hôtel de luxe, sachez que, si vous souhaitez visiter Saint-Germain-des-Prés, l’emplacement est idéal, entre le Bon Marché et sa Grande Epicerie (photos ci-dessus), à deux pas du Boulevard Saint-Germain, du Café de Flore et des Deux Magots mais aussi du Jardin du Luxembourg et du musée Delacroix etc. Situé au 45 Boulevard Raspail, dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés donc, au cœur de la rive gauche, l’hôtel a été initié par le directoire du Bon Marché en 1907 et inauguré en 1910. Pour les héritiers de la Famille Boucicaut, fondatrice du Bon Marché, c’était alors l’idéal pour accommoder clients et fournisseurs. Il est désormais la propriété du groupe The Set, réputé pour ses travaux de restauration à la fois respectueux et innovants de bâtiments historiques. Si le décor a complètement changé au point de dérouter un peu l’habituée des lieux que je suis, l’âme du Lutetia est toujours bel et bien présente. Plus que jamais même ! Les rénovations ont eu lieu sous la direction de l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Ainsi, ce qui marque le visiteur dès l’entrée, c’est la lumière qui inonde les espaces, l’impression de grandeur, de majesté, la magnifique mosaïque du hall et son imposant lustre mais aussi la sculpture de Gustave Eiffel réalisée par César qui prend place dans la conciergerie. On retrouve bien sûr l’influence Art déco dont l’établissement fut précurseur. Ainsi, dans la galerie, murs, sols, moulures et ferronneries Art déco ont été restaurés à l’identique parfois même sortis de l’oubli grâce à une photo d’archive ou un écrit du passé… Un important travail sur la lumière a été opéré, avec des éclairages tamisés pour souligner de manière subtile le détail d’une frise ou d’un ornement.
Le groupe The Set a ainsi confié à l’architecte de renom Jean-Michel Wilmotte et son équipe, la mission de restaurer et de renouveler ce légendaire monument parisien afin d’offrir à l’hôtel un design contemporain tout en préservant son patrimoine et son charme uniques. « L’hôtel Lutetia est un lieu extraordinaire et légendaire. Pour faire revivre sa splendeur et le transformer en hôtel du 21ème siècle qui correspondant aux critères de The Set, les éléments architecturaux Art Nouveau & Art Déco du passé se mêleront au design contemporain. » explique ainsi Jean-Michel Wilmotte. Comme le souligne également Georgi Akirov, Président de The Set, « L’hôtel Lutetia est un établissement magnifique, idéalement situé à Paris au cœur du quartier de Saint Germain des Prés. Il demeure le seul grand hôtel de la Rive Gauche. Notre mission pour ce projet majeur était de nous imprégner de l’héritage de cette adresse iconique, chère au cœur de Paris, et de l’associer à l’esprit contemporain de The Set, alliance élégante du Passé et du Présent. Notre ambition est que le Lutetia redevienne la destination très prisée sur la scène hôtelière et artistique parisienne. »
Les 233 chambres que l’hôtel comptait lors de sa fermeture en 2014 ont laissé place à 184 élégantes chambres et suites réparties sur 7 étages. Parmi elles, sept suites signature dont deux s’ouvrant sur de superbes terrasses panoramiques. Ces dernières sont encore en travaux. Ces suites signature auront toutes des thématiques différentes : cinéma, littérature… dont une suite présidentielle de deux chambres, et deux suites en penthouse avec accès privé à des terrasses panoramiques de 70m2. De grands noms apporteront leur créativité unique aux autres suites « signature ». J’ai eu le plaisir de visiter l’une des suites Signature encore en chantier, la majestueuse suite Joséphine Baker, dont on peut déjà deviner qu’elle sera un must avec sa splendide fresque au plafond et sa vue à couper le souffle sur le quartier et bien au-delà.
Les Chambres Supérieures, décorées de façon élégante et contemporaine dans les tons de beiges dévoilent une vue paisible sur la cour intérieure de l’Hôtel là aussi magnifiquement rénovée. Elles disposent d’un parquet en chêne teinté, de magnifiques luminaires Murano et d’un mobilier créé spécialement pour l’hôtel. La salle de bain en marbre blanc de Calacatta, baignée de lumière naturelle bénéficie de produits d’accueil Hermès et d’un écran de télévision incrusté dans le miroir. A disposition également dans les chambres : écran tactile pour un contrôle aisé de la climatisation, de l’éclairage et des rideaux occultants, TV Bang & Olufsen etc. Les chambres sont là aussi lumineuses, modernes, sans ostentation, ce qui sied parfaitement à l’esprit du quartier. J’ai particulièrement apprécié le calme du patio sur lequel donnent certaines chambres qui permettent aussi d’admirer la rénovation des splendides mosaïques de la façade de l’hôtel, véritables œuvres d’art.
Faire entrer la lumière a été le maitre mot de la rénovation del’hôtel avec notamment la création d’un patio, la mise en lumière de la verrière historique du Saint Germain (là aussi suite à des travaux pharaoniques, mais cela valait la peine tant l’endroit est lumineux et donne envie d’y rester à écrire, se restaurer, discuter, rêvasser…) ainsi que la révélation du somptueux bar Joséphine qui, à n’en pas douter, va devenir l’endroit incontournable des rendez-vous des Germanopratins et des Parisiens.
Bien sûr, un hôtel digne de ce nom n’en serait pas un sans une offre gastronomique de prestige. Benjamin Brial propose ainsi une cuisine contemporaine d’inspiration française, évoquant également les voyages. Il faudra néanmoins attendre septembre (voire octobre, bien sûr, je vous en informerai) pour (re)découvrir la célèbre Brasserie Lutetia, cette fois avec le Chef étoilé Gérald Passedat.
En attendant l’ouverture de la brasserie, toujours en travaux (photo de celle-ci ci-dessus extraite du site officielle de l’hôtel), vous pourrez d’ores et déjà profiter du spectaculaire Bar Joséphine dans lequel se marie astucieusement la fresque historique du Bar (pour laquelle 17 000 heures de travail ont été nécessaires à sa restauration, les artisans de l’Atelier de Ricou ont ainsi remis en lumière la magnifique fresque d’Adrien Karbowsky, découverte sous six couches de peinture, une fresque qui rend hommage au jardin de l’Abbaye-aux-Bois, sur lequel fut construit le Lutetia) et la vision contemporaine de l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Ouvert de midi à une heure du matin, le Bar propose une cuisine internationale avec un menu à partager pour le déjeuner (Quinoa bio à 20 euros, assiette de charcuterie à 34 euros avec Bellota, mortadelle à la truffe et saucisson d’Auvergne, Finger Club Raspail à 32 euros avec pain aux céréales et volaille jaune des Landes, tartare de bœuf à 30 euros préparé avec ses condiments, frites ou salade etc ou encore pâtisseries du moment à 15 euros) et une sélection raffinée de mignardises pour le dîner. Vous pourrez y apprécier l’art de la mixologie de la maison ainsi que des cocktails dans une atmosphère jazz et un esprit Saint Germain. La carte y est d’une diversité et d’une richesse impressionnantes. Du lundi au dimanche de 11h à 1H. Chaque fin de semaine, le jazz si cher à l’esprit germanopratin reprendra sa place au cœur du Bar Joséphine. Duos ou trios feront danser les notes des différents courants de jazz et apporteront ainsi l’inimitable ambiance que procure la musique « live ». Raison de plus pour y retourner ! Je m’en réjouis déjà…
Vous pourrez aussi profiter de L’Orangerie, havre de paix baigné de lumière naturelle et entouré d’orangers. Le restaurant propose un petit déjeuner bien-être composé d’ingrédients organiques et de mets d’exception. Durant les weekends, les convives peuvent partager un brunch en famille ou entre amis. Du lundi au vendredi; de 7h00 à 10h30 et du samedi au dimanche,
de 7h00 à 11h00.
Vous pourrez également profiter du Salon Saint Germain et de sa splendide bibliothèque, sous sa verrière historique réhaussée d’une œuvre contemporaine et colorée de l’artiste Fabrice Hyber qui vous invite à un voyage onirique. Le Saint Germain s’ouvre sur le tout nouveau et très confidentiel Patio Art Déco. Ce restaurant lumineux est accessible du petit-déjeuner au dîner. Vous pourrez en effet y prendre un petit déjeuner, y déjeuner, y dîner ou encore y venir pour le tea time. Le Chef Pâtissier Gaëtan Fiard, champion du monde des Arts Sucrés en 2014, « dévoile des desserts faisant la part belle aux fruits, aux herbes ou encore aux épices. Des pâtisseries fines d’une gourmandise franche, mais de leur temps, sans excès de gras ou de sucre, pour laisser le goût s’exprimer pleinement. » De 15h à 18h. Vous y trouverez notamment : le Saint-Germain signature à 18 euros ( Feuilleté chocolat 66%, caramel et sobatcha grillé), le Saint-Germain de saison à 18 euros (Feuilleté aux fruits de saison), le Pavlova à 15 euros ( Meringue, fraise, vanille de Madagascar et poivre), une Religieuse à 15 euros ( Chocolat amer infusé aux baies de Ganshu et framboise Chocolate) ou encore la tarte du moment à 15 euros ou le cake marbré du jour à 15 euros. Du lundi au dimanche de 8h00 à 11h00 et de 12h00 à 23h00.
Quant au Patio Art Déco, c’est un véritable havre de paix en plein air, au cœur de l’hôtel qui, en plus, accueille de nombreuses plantes issues de l’agriculture francilienne, non allergènes et dépolluantes.
Le Bar Aristide, autre lieu, très intimiste et exclusif, dont vous pouvez profiter dans une atmosphère de club privé, quant à lui, jouit de deux espaces fumoirs : Le Blue et le Jazz. L’expert sommelier du Lutetia y est au service des amateurs de cigares à la recherche d’une expérience exceptionnelle.
Autre endroit par lequel j’ai été charmée : la bibliothèque. Située au cœur du Lutetia, c’est un lieu discret qui bénéficie d’une douce lumière naturelle, renfermant de superbes rééditions de fauteuils de Gio Ponti (emblématique des années 60) une cheminée et plus de 1 600 ouvrages !
En plus de sa gastronomie et de son splendide décor, l’autre atout incontestable de l’hôtel légendaire est l’espace entièrement créé pour le «nouveau » Lutetia, le spa Akasha, luxueux écrin de 700 m², avec son approche holistique unique basée sur les 4 éléments (air, terre, eau, feu) ainsi qu’une sublime piscine de 17 mètres bénéficiant de lumière naturelle. Là aussi un lieu propice à la détente, qui vous fait oublier que vous êtes au cœur de la capitale, véritable écrin de sérénité. Vous y trouverez aussi six espaces de soin individuels, dont une cabine double comprenant un jacuzzi pour deux, des vestiaires somptueux avec hammams privés, le Spa en lui-même qui inclut un sauna, un hammam et une piscine d’eau froide ainsi qu’un jacuzzi, une salle de sport de 100 m2 équipée de machines à la pointe de la technologie et comprenant une section réservée à la musculation.
L’approche holistique unique du spa est basée sur les 4 éléments est la suivante. :
Air : Protocoles de respiration inclus dans tous les soins, séances de découverte méditation et yoga.
Eau : Piscine, jacuzzi et un rituel d’accueil en amont de chaque soin.
Feu : Différentes énergies réveillées lors des soins holistiques, ainsi que l’offre Fitness.
Terre : Création de menus santé et d’une large gamme de boissons détox.
Le Spa s’est entouré de trois grandes marques expertes: Carita, Cellcosmet & Cellmen et Aromatherapy Associates.
Christophe Nicolas Biot, coiffeur, directeur artistique de renom et spécialiste du diagnostique capillaire, propose également un service de barbier. Un large éventail de cours sont aussi délivrés par des professionnels de la forme physique tels que : Bootcamp, ladyfit, méditation, boxe, yoga ashtanga, étirement profond…
Le Spa Akasha accueille ses clients tous les jours de 6h30 à 22h00. L’espace Soins est ouvert tous les jours de 10h00 à 21h00. Sachez également que pour les enfants 5 à 16 ans, l’accès n’est autorisé de 10h00 à 11h30 et de 14h00 à 15h30 à condition qu’ils soient sous la surveillance d’un adulte. Les massages sont proposés à partir de 18 ans.
L’accueil irréprochable (en tout cas lors de ma venue). La luminosité incandescente et reposante des lieux. Son ouverture sur le quartier. La part belle faite à l’art. Sa piscine unique pour un hôtel sur la rive gauche. Ses suites majestueuses. Sa discrète et chaleureuse bibliothèque. Son spectaculaire bar Joséphine. Son somptueux salon Saint-Germain et son patio hors de l’agitation parisienne et en son cœur. Son respect de l’Histoire (sublimes, les fresques et mosaïques restaurées et/ou reconstituées) tout en s’inscrivant dans la modernité, ce qui l’apparente lui-même à une véritable œuvre d’art. Sa large offre gastronomique. Voilà notamment ce qui m’a séduite lors de cette visite. Je suis tombée sous le charme de ce nouveau Lutetia dont j’ai hâte de découvrir les suites Signature et la brasserie. Sans aucun doute, très rapidement, le Lutetia sera la nouvelle adresse incontournable pour les touristes désireux de découvrir Paris et l’âme de Saint-Germain-des-Prés mais aussi pour les rendez-vous dans ce quartier dont cet hôtel symbolise et sublime si bien la discrète et envoûtante élégance mais aussi son esprit libre et singulier. La perfection n’est pas loin… Tout juste manque-t-il quelques fleurs pour agrémenter les lieux dont, une fois le seuil franchi, je vous le garantis, vous n’aurez guère envie de repartir. En bref : un lieu envoûtant, et la quintessence de Saint-Germain-des-Prés qui, je l’espère, pourra très bientôt s’enorgueillir d’être l’unique palace de la rive gauche, un titre qu’il mérite amplement !
L’hôtel est également très présent sur les réseaux sociaux.
Vous y trouverez aussi l’Instagram concierge qui a minutieusement identifié les lieux les plus « instagrammables » de l’hôtel et qui guidera les clients vers les recoins les plus secrets et les plus photogéniques. L’Instagram concierge a également pensé à un petit parcours dans Saint-Germain-des-Prés et plus largement sur toute la Rive gauche.
.Je vous recommande ainsi de suivre :
son site internet https://www.hotellutetia.com/fr,
son blog https://www.hotellutetia.com/fr/blog/luxembourg,
son compte twitter https://twitter.com/Lutetia,
son compte Instagram @hotellutetia
et sa page Facebook https://www.facebook.com/hotellutetia/.
INFORMATIONS PRATIQUES
Hôtel Lutetia – 45 Boulevard Raspail – 75006 Paris Tel. 0 1 49 54 46 00
Chambres : à partir de 850 € la nuitée
Le Saint-Germain & le Patio (possibilité de se restaurer de 8h00 à 22h30 en continue)
Tous les jours de 8h00 à 23h00
Petit-déjeuner de 8h00 à 11h (à partir de 40€), déjeuner de 12h00 à 14h30 (menu à partir de 38€)
Carte réduite à partir de 14h30 jusqu’à 18h30
Tea time de 14h30 à 17h30
Dîner de 19h00 à 22h30
Capacité assise : (Saint-Germain : 66 personnes – Patio : 45 personnes)
Le Bar Joséphine
Tous les jours de 12h00 à 1h00
Menu déjeuner de 12h00 à 18h00
Mets à partager à partir de 18h00 jusqu’à 23h00
Carte de snacking réduite de 23h00 à 1h00
Capacité assise : 90 personnes
Le Bar Aristide (ouverture à la rentrée)
Tous les jours de 17h00 à 1h00
En mezzanine avec deux cigares lounges, spiritueux et alcools premium
Capacité assise : 20 personnes + 15 places assises par cigare Lounge
La Brasserie Lutetia (ouverture à la rentrée) Tous les jours de 7h00 à 23h00
Petit-déjeuner à partir de 7h00 et déjeuner de 12h00 à 14h30
Carte réduite de 14h30 à 18h30
Dîner de 18h30 à 22h30
Capacité assise : 175 personnes
Le Spa Akasha
Tous les jours de 6h30 à 22h00
Abonnements sur demande
A PROPOS de BENJAMIN BRIAL
Benjamin Brial a commencé sa carrière chez Apicius, restaurant de 2 étoiles Michelin puis a rejoint les cuisines du Four Seasons Georges V. Avant de rejoindre l’hôtel Lutetia, Benjamin Brial a travaillé au Four Seasons Shanghai Pudong, au Landmark Mandarin Oriental à Hong Kong et au Four Seasons Ten Trinity Square à Londres. En plus de ces espaces et en accord avec son histoire à Saint-Germain, la célèbre brasserie Lutetia rouvrira ses portes sous la direction du Chef Gérald Passedat.
C’est M. Jérôme Legendre qui assurera la direction de la restauration.
A PROPOS DE GERALD PASSEDAT
3ème génération à la tête d’une véritable institution marseillaise centenaire, le Petit Nice, Gérald Passedat est resté fidèle à l’âme de ce restaurant familial dont l’excellence de la table n’a d’égal que son hospitalité. À Marseille, il est également aux commandes des restaurants du Mucem et d’Albertine, situé sur les Docks, sans oublier le restaurant gastronomique Louison à la Villa La Coste.
Entre une grand-mère soprano et muse de Louis Lumière et un père chanteur d’opéra, Gérald Passedat est l’héritier d’une dynastie de cuisiniers dans laquelle l’art a toujours tenu une place prépondérante. Son goût pour l’art contemporain, la musique et la littérature l’a toujours poussé vers la Rive Gauche et son esprit. Sa rencontre avec le Lutetia était une évidence.
Une carte à découvrir dans un mois ou deux, dans une Brasserie Lutetia entièrement repensée. Celle-ci retrouvera sa forme originelle de 1910 sur 2 étages et une terrasse et accueillera jusqu’à 180 personnes. A proximité de la mezzanine les clients pourront découvrir une salle à manger privatisable pour des déjeuners ou dîner ainsi qu’un patio à ciel ouvert mitoyen à un bar disposant d’un fumoir : lieu idéal pour les amateurs de cigares.
A PROPOS DU DIRECTEUR GENERAL Jean-Luc Cousty
Jean-Luc Cousty, Directeur Général de l’hôtel Lutetia explique : « Depuis des décennies, le Lutetia était un véritable lieu de rencontre de la Rive Gauche. Bientôt, l’hôtel, la Brasserie, les lieux de restauration ainsi que le Bar, accueilleront à nouveau ses afficionados de Paris et du monde entier. » Jean-Luc Cousty a consacré une grande partie de sa carrière au Lutetia, récemment comme Directeur Général avant sa fermeture pour rénovation.
« Je connais bien l’âme du Lutetia, son élégante convivialité, sa clientèle – si attachée au lieu. Ma carrière y est intimement liée, et je remercie The Set Hotels pour la confiance qu’ils m’accordent. Maintenir une continuité entre l’avant et l’après-rénovation, être l’artisan de l’avenir et du rayonnement de cette adresse sur la Rive Gauche et dans le monde est une mission véritablement unique. Il s’agit non seulement d’un des hôtels phares de la capitale, mais aussi de l’une des pépites de la collection des hôtels The Set. », explique Jean-Luc Cousty.
Jean-Luc Cousty débute sa carrière à 21 ans au sein des Hôtels Concorde, et rejoint rapidement l’Hôtel Lutetia comme Directeur Administratif. Si il fait quelques escapades professionnelles réussies vers d’autres hôtels de prestige, ses pas le ramènent toujours vers l’angle du Boulevard Raspail et de la rue de Sèvres où, au milieu des années 90, il occupe pour 3 ans la fonction de Directeur d’Exploitation, en charge de la Restauration. En 2008, il revient aux commandes comme Directeur Général où il orchestre notamment les célébrations du centenaire de l’hôtel et la préparation des travaux de rénovation qui débuteront en 2014.
En Mars dernier, ce Bordelais d’origine a mis un terme à sa mission de Directeur Général de l’Hôtel du Palais à Biarritz, le seul Palace de la Côte Atlantique. Directeur Général depuis la fermeture du Lutetia, il y a notamment assuré le renouvellement du label Palace en 2016 et mis en place une nouvelle politique commerciale permettant de réaliser alors, avec ses équipes, deux années d’activités historiques.
À 54 ans, il revient aujourd’hui à ses premières amours, l’Hôtel Lutetia.
Aux commandes de ce haut-lieu de la vie parisienne, Jean-Luc Cousty est désormais en charge de constituer un Comité de Direction capable de relever tous les défis. Il en fait une de ses priorités, car, selon lui, « le travail d’équipe est la clé du succès ».
Bonus : ma critique de LUTETIA de Pierre Assouline
Depuis ce palace de la rive gauche dont il narre l’histoire de 1938 à 1945 par le prisme du regard du détective chargé de l’hôtel et de la sécurité de ses clients, on voit, on imagine, on ressent la montée des périls et on assiste avec effroi au glissement du monde vers la tragédie, vers l’innommable, vers l’irrationnel. Assouline a choisi délibérément le seul palace de la Rive Gauche, antre de l’intelligentsia, qui vit l’Histoire dont il fit partie intégrante se dérouler sous ses yeux. Avec lui tantôt horrifiés, tantôt fascinés nous parcourons les couloirs du Lutétia et découvrons les secrets qu’il recèle, les destins qui s’y croisent et qui basculent parfois. Par une sorte d’empathie et grâce au talent de son auteur, le lecteur a l’impression de ressentir la même impuissance que le protagoniste qui, confiné dans ce lieu, voit le monde dériver vers l’inéluctable tragédie. Avec lui nous voyons avec horreur l’Abwehr, le contre-espionnage allemand, prendre possession des lieux, transformer le symbole d’insouciance en celui de l’Occupation. Assouline aurait pu se contenter d’écrire un livre d’Histoire ou un roman mais toute la richesse et la singularité de ce livre résident dans le judicieux mélange des deux sans jamais que cela n’alourdisse le récit ou n’entrave le plaisir du lecteur. Le Lutétia devient un microcosme de la société française, cristallise les angoisses que connaît alors le monde terrassé par le joug nazi. Assouline nous transporte avec lui dans ce lieu, à cette époque troublée par ce roman à la démesure de son sujet, traité sans emphase grandiloquente mais avec pudeur. De surcroît, il a su créer un personnage nuancé, ambigu, qui aime les Allemands et l’Allemagne tout en haïssant les nazis. Il évite ainsi l’écueil du manichéisme, de la complaisance aussi. A l’image du Lutétia, tantôt lâche, tantôt courageux, aveugle puis lucide, le protagoniste oscille entre passivité coupable (puisque le Lutétia hébergea le contre-espionnage allemand) et engagement dans la Résistance presque malgré lui (le Lutétia hébergea les déportés alors appelés « rapatriés » après la Libération )Le Lutétia est ainsi un personnage à part entière d’ailleurs personnifié puisque chacun l’appelle Lutétia, emblème vivant et immortel, symbole d’occupation puis de libération, d’insouciance puis de tragédie, de liberté puis d’enfermement. Assouline esquisse une véritable Comédie humaine n’oubliant ni l’héroïsme, ni les petitesses que cette époque a engendrés. Le protagoniste est aussi épris de la comtesse Clary qu’il connaît depuis l’enfance et qu’il y croise fréquemment. Cette histoire d’amour ajoute un souffle épique et romanesque et enrichit encore le récit. L’histoire et l’Histoire se mêlent donc astucieusement : la guerre 14, le scandale Stavisky, l’Occupation, la déportation, la Résistance ont jalonné le parcours du protagoniste qui verra la guerre commencer puis se terminer, qui assistera à des actes de lâcheté et d’héroïsme, qui aimera, haïra, résistera…sans jamais quitter l’hôtel Lutétia. Nous y croisons Matisse, Joyce et son secrétaire Samuel Beckett ou encore André Gide ou Albert Cohen dont nous apprenons qu’il y écrivit le sublime Belle du Seigneur. Les illustres clients de ce lieu mythique qui jalonnent le récit en accroissent l’intérêt. Le Lutétia devient alors le cadre d’un huis clos tel un théâtre dans lequel se déroule une tragédie qui le dépasse, mais qu’il symbolise aussi. Assouline retranscrit avec minutie l’atmosphère de ce majestueux édifice qui sombre avec les heures noires de l’Histoire puis renaît avec la Libération. Il parvient à nous émouvoir et nous bouleverser et là où d’autres n’auraient réussi qu’un ouvrage historique didactique de plus, Assouline a signé un roman historique passionnant, édifiant, un livre hybride sur les méandres du destin et de l’Histoire.
Désormais quand je passe devant le somptueux édifice, je songe à toutes ces histoires qu’il a vu naître puis mourir, à ces destins dont il a assisté, impuissant, au basculement et je ne peux m’empêcher moi aussi de l’appeler à mon tour Lutétia en me prenant à rêver qu’une réponse murmurée provienne de l’imposante personnalité du Boulevard Raspail, témoin impassible de l’Histoire, qui me livrerait alors ses douloureux secrets…
Pour en savoir plus : https://www.hotellutetia.com/fr
août 6, 2018 à 5:03
Merci pour ton reportage très complet.
J’avais l’habitude d’y aller, invitée à la remise du prix Jean Giono …
Mais je ne peux m’empêcher de penser à l’histoire de l’Hôtel, son passé. Je ne peux pas
amicalement
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octobre 2, 2018 à 4:24
Bonjour, oui, je comprends qu’il soit difficile de dissocier l’établissement de son Histoire… Merci pour votre commentaire.
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